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Aventures de césure
20 novembre 2013

L'Australie, c'est fini !

Et voilà,  il est déjà temps de dire adieu à mes fourmis, au labo et aux gens formidables que j’y ai rencontrés. C’est avec un petit pincement au cœur que je quitte le CSIRO, mais trois semaines merveilleuses m’attendent !

Je prends mon premier avion d’une longue série mercredi de très bon matin, direction Brisbane. Puis je passe l’après midi à découvrir un peu cette ville fort sympathique, mêlant de manière parfois très brutale l’ancien au nouveau, niveau architecture.

Promenade très agréable le long du fleuve serpentant dans la ville, sous un tunnel de bougainvilliers (la promenade, pas le fleuve). J’ai aussi pu découvrir le marché de Brisbane avec ses fruits aux senteurs tentatrices, et ses étonnants stands de saucisses / bière / bretzel. Après ces heures passées à gambader, je passe la nuit dans un backpackers (auberge de jeunesse australienne), comme quasiment toutes les nuits de mon périple. Avantage : partager son dortoir avec d’autres et donc nécessairement discuter un minimum. Inconvénient : partager son dortoir avec d’autres.

Le lendemain départ très tôt également pour aller prendre mon deuxième avion et accéder à ma « vraie » première destination : Airlie Beach. Ville dynamique, festive et ensoleillée, c’est le point de départ des croisières et ferries à destination des Whitsunday Islands. Il y en a 74 en tout, et la grande majorité n’est pas accessible au public.

Et c’est parti pour une journée à bord du voilier Camira. Premières impressions : ça bouge beaucoup moins que je ne l’aurais pensé, c’est ultra silencieux et le mât est immense !! Nous naviguons ainsi une paire d’heures entre les îles, sublime ! Ensuite pause pour admirer coraux et poissons de la grande barrière de corail, en snorkeling (masque / palmes / tuba). Puis retour sur le Camira, direction Whiteheaven Beach, plage la plus « pure » du monde. Explication : le sable comporte 94% de silice et donc est d’une blancheur et une finesse incroyable. Et alors, avantage de taille : il ne chauffe pas ! Eh oui, il renvoie quasiment tous les rayons du soleil et donc n’emmagasine aucune chaleur, à notre grand plaisir. Suite à ça, un super barbecue nous attendait à bord, puis nous avons navigué à nouveau quelques temps sous la lumière changeante de la fin d’après midi.

J’enchaîne sur deux jours à Long Island, une des Whitsunday Islands. Zéro voiture, que des chemins de rando : tout ce que j’aime ! Et se balader dans la forêt accompagnée de wallabies et de papillons, c’est top.

Je vous passe le détail des multiples avions, bus, navettes, ferries et compagnie pour le reste de mes vacances ; en résumé je retourne à Airlie Beach puis passage rapide à Brisbane à nouveau puis passage encore plus rapide à Melbourne (4h, de nuit, à l’aéroport : pas de quoi sentir l’âme de la ville on va dire) puis arrivée à ma destination numéro 2 : la TAMANIE !!!

Je débarque sur cette île située au sud de l’Australie tôt le matin, et je ressens tout de suite le calme, la sérénité, la tranquillité. Aucun rapport avec l’agitation d’Airlie Beach. Je m’empresse de récupérer à l’aéroport ma petite voiture de location, et en route ! Durant 9 jours, je fais le tour complet de l’île en alternant visites de petits villages et de parcs naturels. Et ces 1700 km furent absolument géniaux. Je pense que j’ai chopé quelques rides à garder ce sourire figé des heures durant. Il faut dire qu’être tranquille dans ma petite voiture, musique à fond, sous le soleil sur des routes magiques aux paysages époustouflants, pour moi c’est le summum.  J’ai rencontré des personnes d’une gentillesse incroyable au cours de mes multiples randonnées et dans les auberges de jeunesse.

A mon grand plaisir, j’ai pu découvrir en Tasmanie une faune plus phoniquement discrète qu’à Darwin. C’est-à-dire qu’au Nord de l’Australie, le chant de la grande majorité des oiseaux ressemble à s’y méprendre à la gracieuse complainte du cochon qu’on égorge.

Bref que du bonheur, et en plus j’ai vu de la neige ! (Au sommet du Mont Cradle, cf photos)

Suite à ça je me rends à ma troisième destination : Alice Springs, au centre de l’Australie. J’y ai réservé un tour de 3 jours et il a été sensationnel. Les guides étaient super sympas, les autres touristes aussi et la diversité faisait plaisir à voir : Allemands, Autrichiens, Ecossais, Italiens, Brésiliens, Coréens, Japonais, Français, Canadiens, tout ça dans un petit groupe de 20. Jour 1 : Départ 5h30 le matin d’Alice Springs, 6h de bus pour arriver à Kings Canyon. Une randonnée de 3h nous attendait, sous pas loin de 40 °C. L’air est tellement sec que la transpiration s’évapore immédiatement donc on n’a pas du tout l’impression de perdre de l’eau : il faut un peu se forcer à boire beaucoup (1 L par heure). Ma première expérience désertique donc, et je n’ai pas été déçue : le lieu était majestueux, grandiose. Tout est rouge-orangé là bas : la terre, le sable, la roche. On s’est bien amusés avec l’écho entre les deux falaises du plus gros canyon. En fait il n’y avait qu’un vrai canyon je crois, les autres étaient des gorges. D’ailleurs le Grand Canyon aux Etats-Unis n’est pas un canyon (pour faire simple, la gorge est creusée par un cours d’eau alors que le canyon est un truc qui s’est écroulé sur lui-même). C’est pour ça qu’on n’avait pas le droit de s’approcher trop du bord des falaises, car en fait ce processus est encore en cours : le canyon s’élargit au fur et à mesure que les falaises s’écroulent.

Après ça direction le camps pour la nuit : super ambiance, on a tous dormi en cercle autour du feu, à la belle étoile. Histoire de bien mettre en confiance ceux qui n’avaient jamais dormi en pleine nature, notre cher guide nous a raconté l’histoire d’esprits qui hanteraient le lieu. Il a déjà été guide de 50 groupes, et quatre personnes de différents groupes lui ont raconté avoir vu exactement la même scène au cours de la nuit : un homme noir adossé au poteau et un autre homme blanc à côté, accroupi. Ca ne m’a pas empêché de dormir comme une masse. Ah j’oubliais, ce soir là on a goûté de la queue de kangourou cuite à la braise. L’odeur est fétide, l’apparence une fois ouverte très peu râgoutante, mais ça a un goût d’agneau et c’est la partie du kangourou réservée aux anciens chez les aborigènes. Le lendemain lever 5h30 pour aller à Kata Tjuta, dans la vallée des vents, qui porte bien son nom évidemment. A nouveau l’émerveillement devant ces 36 dômes et les vues incroyables au cours de notre balade.

Puis direction Uluru, le fameux. Cet énorme rocher semble avoir été posé là, dans ce désert tout plat. Tout comme Kata Tjuta, Uluru est un site sacré pour les aborigènes. Cela signifie qu’il y a des règles à respecter, des endroits où l’on n’a pas le droit de prendre de photos par exemple. Car pour eux certaines parties d’Uluru racontent des histoires de par leur forme, et pour accéder à ces histoires on doit être présent et les lire directement sur le rocher. Une photographie sortirait l’histoire de son contexte, ou du moins c’est ce que j’ai cru comprendre. De même, pour respecter leur croyance nous ne devrions pas monter au sommet d’Uluru. Eux ne le font pas et voudraient que personne ne le fasse. Mais le gouvernement australien ne ferme pas l’accès, tout simplement pour attirer plus de touristes. En plus d’être un affront pour les aborigènes, gravir Uluru est extrêmement dangereux : le chemin est droit donc la pente est très forte, la roche est glissante, et il y a simplement une chaîne métallique pour s’aider à gravir ces 348 m. Officiellement, 56 personnes y sont mortes, mais pour que ce chiffre soit aussi bas le gouvernement ne comptabilise que les morts sur le rocher, et donc pas ceux qui sont tombés et morts au pied (et ils sont la majorité). Bref, désolée pour la parenthèse morbide. De toute façon quand on y était l’accès était fermé car il y avait trop de vent. Dernier argument pour ne pas se lancer dans l’ascension : la dégradation du lieu. Maintenant on voit distinctement l’érosion de la roche tout au long du chemin, et vu qu’il n’y a aucun aménagement au sommet les gens vont aux toilettes, laissent des déchets. Résultat : l’eau est polluée, il n’y a plus beaucoup d’animaux vivant là-haut. Voilà, c’était le paragraphe joyeux sur l’impact du tourisme.

A propos des histoires aborigènes, il y en a réservées aux hommes, d’autres aux femmes, d’autres encore aux enfants. Etant donné que nous touristes n’avons pas eu notre initiation comme tous les hommes et femmes aborigènes, nous sommes considérés comme des enfants à leurs yeux. Nous n’avons donc uniquement le droit de connaître les histoires des enfants. Nos guides nous en ont racontées quelques unes et nous ont appris quelques symboles, c’était bien sympathique.

Le soir nous avons pu admirer le coucher de soleil sur Uluru puis le lever de soleil le lendemain matin, pour cela lever 4h30 ! Ensuite randonnée autour d’Uluru.

Puis c’est le retour à Alice Springs, et en bilan je dirais que j’ai autant aimé ce que j’ai vu que l’ambiance au sein du groupe.

Je reste encore deux jours à Alice Springs, le premier je vais visiter un parc consacré à la faune et la flore du désert. Il n’y avait quasiment personne, c’était super, j’y ai découvert des oiseaux magnifiques. Le soir il y avait un marché dans la ville, aborigènes et non-aborigènes se côtoyaient de manière plutôt détendue et ça faisait du bien de voir ça. Je vous explique rapidement la situation. Les aborigènes n’ont pas le droit de boire d’alcool. Donc ceux qui y goûtent se voient exclus de leur communauté. Ils finissent donc par errer dans les rues, dormir dehors, et surtout la plupart sont véritablement alcooliques et nous hurlent dessus quand on passe devant. Il faut dire qu’ils ont été rejetés par leur peuple, et qu’il y a manifestement un certain racisme envers eux ici.

Je passe mes derniers moments à Alice Springs à refaire le monde avec les autres backpackers et aller voir les boutiques d’art aborigène.

Et finalement, c’est le grand retour en France !! Au cours de ces 4 mois et demi j’aurai pris 14 avions en tout (pas très écolo j’ai un peu honte…) et j’aurai passé des moments inoubliables !!

Merci d’avoir eu la patience de me lire jusqu’au bout, des gros bisous à tous et à bientôt pour ma deuxième destination de cette année de folie !

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